À la fois sculpteur et performeur, Jems Koko Bi mélange des influences avant-gardistes à son histoire résolument africaine. Dans son travail, il interroge les notions d'espace et d'histoire dans une réflexion continue sur sa propre existence. Il s'intéresse ainsi aux migrations, à la différence et aux mécanismes de domination qui existent dans notre société, en résonance avec un passé commun.
"L'arbre donne des instructions et dans le bois je les exécute. Il me renseigne et je raconte son histoire."
Ses sculptures sur bois amorcent un dialogue avec les forces de la nature. Dans son atelier au cœur de la forêt, l’artiste donne forme a d’immenses sculptures en bois qui interrogent des concepts immémoriaux tels que l’identité, l’héritage ancestral, la terre natale ou encore l’exil. L'artiste par ses gestes subtils et assurés révèle les contours de la matière.
En de multiples balancements, assourdis par les éclats et le bruit, un visage sort de la souche. Il est extirpé par la main mécanisée, compréhensive. Il a toujours existé, il était simplement caché au monde. Le geste révèle la forme. En rythme, avec douceur, l'artiste semble caresser par touches la surface qu'il transforme à chaque passage. Il réveille l'élément avec une précision intuitive et maîtrisée. Une danse armée d'un poing de fer dans un souffle de tendresse.
Image : Têtes, exposition No Man's Land, 2015