Je ne pense qu'a ça: Vincent Michéa

20 Septembre - 16 Novembre 2013 ABIDJAN

Peintures, sérigraphies, affiches ? Les toiles de Vincent Michéa nous déroutent et nous transportent. L'artiste délaissé son métier de graphiste pour devenir peintre, à son rythme, simplement, il construit, compose sa partition. Michéa peint ce qu’il aime.

 

Son histoire d’artiste se lit dans la diversité de ses sujets, vastes collections échantillonnées, il opère une sélection dans tout ce qu’il serait possible sensiblement pour lui de reproduire, de s’approprier en peinture ; mais aussi, troublant, dans ce qu’il parvient à imprimer-main par son caractère systématique liés à sa technique acquise en graphisme.

 

Voir ces épreuves réunies dans un même espace c’est assister à un spectacle visuel, de ceux qui se forment dans la rétine et se fixent dans notre mémoire affective.

Des icônes partout, des points, des lignes, pas de doute, Michéa joue sérieusement avec les vues, les références et nous parle en couleur, de ses standards, du cinéma, de la musique populaire, d’une « belle époque », d’ici et surtout d’ailleurs, espace temps, nostalgie, vision futuriste, humaniste.

 

Son langage graphique, poétique, empreint à un univers pop nous entraine en cadence. On bascule dans le champ de l’intime puisque nous sommes chez lui, à admirer sa collection de disques, installés sur un canapé à regarder un film, dans son atelier à contempler la vue par la fenêtre entrebâillée. Parler de son style ? Simple, efficace, abordable, lisible, facile, plaisant, plaisantant parfois, jamais ennuyant. Copiant, agrandissant des pochettes de disque, isolant une scène, des baisers mythiques, l’intimité, l’amour porté sur grand écran.

 

La perfection de ses reproductions, frôlant l’hyperréalisme et l’évidence de ses choix, francs, nous invitent à danser avec ces personnages cultes ou méconnus, venant de très loin, du passé, avec qui on se sent étonnement si familier. Ces grandes figures qui accompagnèrent, en bande sonore, chuchotant, criant, l’effervescence des indépendances africaines, ont marqué des générations. Vincent Michéa nous les restitue, leur rendant un hommage, un clin d’œil pictural.

 

Glissant volontiers dans son monde en technicolor, on est appelé par ses images qui sonnent, rythmées par des pointillés, des lettrages, des visages, des plans, des vues d’une ville magnifiée. Tout est vivant, vibrant, aussi simplement. Michéa nous emporte avec justesse à voir son interprétation sensible du monde.