Les narrations visuelles d’Eva Diallo se développent autour d’une esthétique du fragment et de l’anecdote. L’artiste évolue à la marge du sujet capturant moments et détails qui concourent à une compréhension sensible des enjeux esthétiques. Face à la question de comment représenter une expérience aussi complexe que celle de la migration, Eva Diallo choisit d’évoluer à la frontière de l’art et du documentaire. Son travail sériel tisse des réseaux de sens qui se font écho d’une œuvre à l’autre et qui imposent de prendre le temps de lire ce que l’on voit. À la consommation hâtive des images souvent générées autour de ces sujets d’actualité, Eva Diallo préfère l’exercice poétique du déchiffrement comme une incitation à l’imagination, seule capable d’appréhender avec richesse et loin des clichés, les multiples facettes de nos vécus contemporains.