Binta Diaw une artiste italienne et sénégalaise née en 1995 à Milan, en Italie. Elle vit et travaille entre Milan et Dakar au Sénégal. Binta Diaw est diplômée de l’Accademia di belle arti di Brera di Milano à Milan, ainsi que de l’École d’Art et de Design de Grenoble en France.
Souvent déployées sous la forme d’installations et de propositions in situ jouant parfois sur la dimension monumentale, les recherches plastiques de Binta Diaw prennent forme à la confluence de réflexions philosophiques et historiques sur les phénomènes sociaux qui définissent notre monde contemporain, tels que la migration, la notion d’appartenance, le rapport à l’histoire et ses archives ou encore la question du genre.
Nourrissant son travail des apports de l’intersectionnalité et de l’éco-féminisme, Binta Diaw accorde une grande importance à l’expérience physique et sensorielle dans son travail. Ses œuvres sont un lieu privilégié où s’exprime la puissance de la matérialité et son impact sur les perceptions. La terre, les plantes, l’eau, la pierre, les cheveux et parfois son propre corps sont autant d’éléments constitutifs du langage visuel de l’artiste. D’une œuvre à l’autre, ils n’ont de cesse de rappeler le spectateur tant à sa nature organique et mouvante qu’à celle d’être social et politique. Souvent plongé dans des espaces immersifs et site specific où le contexte de monstration de l’œuvre participe à plusieurs niveaux à la fabrication de son sens, le spectateur doit renouer avec sa place dans le monde pour se saisir de la portée et des multiples connexions qui s’opèrent au sein des œuvres.
Forte de son identité diasporique et fluide, Binta Diaw interroge notamment les points de vue dominants de l’histoire pour y réintroduire par une économie de moyens remarquable une pluralité dans les récits. L’artiste propose ainsi un décentrement d’une vision exclusivement eurocentrée de l’histoire et affirme ses gestes artistiques comme autant de réécritures complexes de l’histoire.
Expositions récentes (sélection): uMoya – The Sacred Return of Lost Things, Biennale de Liverpool (Royaume-Uni, 2023) ; Inflitrées – 5 manières d’habiter le monde, Reiffers Art Initiatives, Paris (France, 2023) ; Maa ka Maaya ka ca a yere kono — Sur la multiplicité, la différence, le devenir et l’héritage, 13ème Rencontres de Bamako (Mali, 2022) ; Paysages, Magasins Généraux, Grenoble, (France, 2022) ; Still Present !, 12e Biennale de Berlin, (Allemagne, 2022) ; The Land of Our Birth is a Woman, Centrale Fies, Dro (Italie, 2022) ; Toolu Xeer, Galerie Cécile Fakhoury, Dakar (Sénégal, 2022) ;Unraveling The (Under-) Development Complex or Toward A Post – (Under-) Development Interdependance, Savvy Contemporary, Berlin (Allemagne, 2022) ; Les tirés ailleurs, Bungalow Chert Lüdde, Berlin (Allemagne, 2022) ; The Recovery Plan, devoir de mémoire à l’italienne, Institut Culturel Italien, Paris (France, 2022).