Commissariat : Elena Sorokina et Simona Dvorak
Conseil curatorial : Nataša Petrešin-Bachelez et l’Initiative for Practices and Visions of Radical Care
Corps à cordes : Vibrations et résonances
L’exposition réunit des échos, des vibrations, des transmissions et des énergies partagées entre la pensée soufie et les pratiques artistiques contemporaines.
En son centre: un setâr, luth aux cordes fragiles et vibrantes, porté par les soufis comme emblème de raffinement, de la culture intérieure (letâfet en arabe, en persan et en turc), et vecteur de transformation spirituelle. Corps résonant, le setâr devient ici métaphore: celle d’un cœur vibrant, tendu entre ciel et terre. Il invite à accorder son écoute aux dimensions vibratoires de l’émotion, aux mouvements du soin, de la mémoire et de la transmission – qu’ils soient humains, ancestraux, écologiques ou invisibles.
À travers les gestes de l’écoute, les récits oraux, les chants, les rituels, les rêves ou les visions, le corps apparaît comme un espace vivant de passage: un médium sensible où circulent savoirs oubliés, voix silencieuses et mémoires encodées. Les œuvres exposées se déploient à l’intersection de l’art, du soin, de la spiritualité et de la pensée sonore. Elles explorent une manière d’écouter au-delà de l’audible.
Le musée lui-même devient un corps résonant : une architecture vibrante, poreuse au vivant qui l’entoure. L’exposition s’ancre dans les rythmes du fleuve, les lignes symboliques du jardin, la présence discrète des plantes médicinales et aromatiques. Ces correspondances invitent à affiner la perception, à ressentir – à travers son propre corps – une écoute incarnée du monde, située et active.