Les gens ne disent presque rien @ KUNSTHALLE GIESSEN: Roméo Mivekannin
Forthcoming event
Présentation
KUNSTHALLE GIESSEN, Berliner Pl. 1, 35390 Gießen, Allemagne
https://kunsthalle-giessen.de/2025_romeo-mivekannin/
Commissariat : Dr Nadia Ismail
Dans ses peintures et installations, l’artiste franco-béninois Roméo Mivekannin associe les traditions picturales européennes à des questionnements liés à l’identité (noire), à la mémoire et à la violence coloniale. Avec humour et distance critique, il s’insère lui-même dans des œuvres canoniques de l’histoire de l’art, révélant ainsi les omissions et les angles morts de cette histoire.
Pour sa première exposition personnelle institutionnelle en Allemagne, à la KUNSTHALLE GIESSEN, Mivekannin développe une installation inspirée du « Führermuseum » jamais réalisé d’Adolf Hitler à Linz. Au sein d’une structure en forme de cage immersive, conçue à partir du modèle de ce bâtiment monumental, il présente des portraits d’artistes actifs durant l’ère nazie — allant de victimes telles qu’Elfriede Lohse-Wachtler à des figures de soutien comme Leni Riefenstahl — mettant en lumière les intrications entre art, fascisme et colonialisme, auxquelles le titre de l’exposition (en anglais : “Barely a word was spoken”) fait également allusion. L’exposition interroge ainsi le rôle des institutions en tant qu’espaces de réflexion historique et examine les modalités d’instrumentalisation de l’art et des artistes dans des contextes politiques.
Parallèlement, les œuvres de Mivekannin agissent comme les vecteurs d’un processus rituel de guérison : descendant de Béhanzin, dernier roi du Dahomey, l’artiste se reconnecte à son héritage spirituel. Ses toiles, souvent réalisées à partir de draps usagés, sont — selon les pratiques du Vodun — immergées dans des élixirs avant d’être peintes, afin de les purifier des énergies négatives. Ses œuvres en céramique, contenant des substances cérémonielles, renvoient elles aussi à cette filiation, tissant des liens étroits entre le spirituel et le politique.
