À l’occasion de la semaine de l’art parisienne, la Galerie Cécile Fakhoury – Paris inaugure une exposition personnelle de l’artiste sénégalais Cheikh Ndiaye.
Figure établie de la scène africaine et internationale, installé entre Prague, Dakar et Paris, ses peintures et installations racontent une histoire sociale et culturelle des villes ouest-africaines, et construisent une interprétation visuelle de l’anthropologie et de l’architecture. Actuellement présenté dans le cadre de la Biennale de Busan, son travail a été exposé à la Biennale de Venise, de La Havane, de Dakar, mais aussi à la Maréchalerie – Centre d’art contemporain de l’ENSA Versailles et à la Fondation Prada à Milan.
Dans les villes post-coloniales d’Afrique de l’Ouest, les cinémas ont été parmi les premiers bâtiments à être transformés et récupérés pour répondre à d’autres besoins, en devenant des lieux de cultes, supermarchés ou garages. Cheikh Ndiaye s’est emparé de cet objet-témoin comme d’un dispositif à même de raconter et questionner les sociétés ouest-africaines dans toute leur complexité.
Les façades modernistes des cinémas peintes par Cheikh Ndiaye ponctuent la géographie urbaine partout dans le monde, y compris en dehors des grands centres urbains. Au-delà de cette géographie physique, les enseignes lumineuses et nostalgiques superposent une autre géographie, celle de l’immense puissance évocatrice du cinéma (Eldorado, Nova York, Ritz). C’est cette histoire sensible, la construction des imaginaires et des mémoires, que l’artiste raconte.
L’exposition présente également des œuvres traversées par des figures de cinéastes - aussi bien sénégalais et africains, comme Djibril Diop Mambety et Ousmane Sembène, qu’occidentaux comme la Nouvelle Vague. En portant à la fois des références directes à l’histoire du cinéma et aux grandes figures qui l’ont façonné, Cheikh Ndiaye insuffle alors dans ses œuvres la possibilité d’appréhender la complexité de notre histoire, dans des œuvres comme des capsules mémorielles – les Memory Devices.