Cercle de vies: Jems Koko Bi

19 Avril - 2 Juin 2018 ABIDJAN

‘‘ L’arbre donne des instructions et dans le bois je les exécute. Il me renseigne et je raconte son histoire ’’  l’artiste par ses gestes subtiles et assurés révèle les contours de la matière. Ces formes ont toujours existé, elles étaient simplement cachées au monde. Ici en cadence Jems Koko Bi fait émerger d’un colossal tronc une série de sculptures monumentales aux figures énigmatiques. Dressées au centre de l’espace, ces pauses calcinées prennent possession du lieu et font vibrer les murs chargés de la pensée de l’artiste. A la fois sculpteur et performeur, Jems Koko Bi mélange ses influences aux identités multiples et évoque ses préoccupations d’une histoire passée et présente. Cercle de vies impose son pouvoir d’unir, d’exister et de penser dans un monde commun.

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Sculpter, c’est vivre les différentes émotions : mélancolie, nostalgie, tristesse, bonheur, amour, colère, joie, paix. Il m’arrive de sculpter simplement pour cela.

Vous me demandez si je vis de mon art ? Oui, bien sûr que je vis de mon art.
Mais rassurez vous j’en mourrai également.

C’est de son vivant que la mère donne vie à l’enfant. Quand à l’arbre c’est de sa mort qu’il donne vie à ma sculpture. Et pourtant, chaque jour, j’arrose l’arbre pour le maintenir en vie.

 A quoi cela me servirait d’être artiste si j’offense la matière
et si j’abuse de l’espace.

 Le chemin que j’ai emprunté dans le bois est sans retour. Dès que je m’y suis engagé, il s’est refermé sur moi. Mes traces ne sont plus visibles que dans la chair du bois.

Apprendre les rouages de l’art engendre beaucoup de frustrations et d’humiliation dues certainement à l’égo.
Videz provisoirement l’égo de votre corps et remplissez vous d’humilité. Vous serez surpris.

L’arbre me donne des instructions et dans le bois je les exécute.
Il me renseigne et je raconte son histoire.

Si je deviens la racine de mon propre arbre,
j’apprécierai mieux la valeur de la terre qui me nourrit.

Aussi longtemps que je m’éloignerai de mon essence naturelle,
ma relation avec la matière BOIS ne sera fondée que sur l’hypocrisie.

Terre ma mer(e)
Je risque mon être pour chavirer vers l’envers.
Je ne te perds guère pour l’enfer.
Donnes moi de la matière.

Jems Koko Bi