A l’occasion de sa troisième exposition personnelle à la galerie Cécile Fakhoury et sa première en France, Serigne Ibrahima Dieye -figure montante de la scène artistique sénégalaise- présente « Jungle noire ». Dans ce nouvel opus, l’artiste continue, à l’instar de ses deux séries précédentes -Paraboles d’un règne sauvage et Métaphores ondulatoires-, à sonder les turpitudes et les maux qui agitent et déchirent nos sociétés contemporaines en pointant les mauvais comportements et les travers d’une humanité en perdition.
Il s’empare aussi bien de l’actualité et de l’histoire de son pays que de celles des autres pays d’Afrique dont il condamne les méfaits et les exactions de tous ceux qui oppressent, affaiblissent, invisibilisent et tuent tel Moussa Dadis Camara, ancien président autoproclamé de la Guinée dont le procès des massacres des 157 civils du stade de Conakry 2009, constitue le point de départ de son nouveau corpus d’œuvres. L’artiste n’épargne personne et son constat est sans appel : « Je veux dénoncer cette société où règne la loi du plus fort, où chacun essaye de nuire à son prochain comme si nous étions dans la jungle ». Pour exprimer cette brutalité, pour montrer cette noirceur, il s’attache à explorer la nature humaine dans son animalité. « Dans un monde où la violence est partout, je me pose la question si nous sommes humain ou animal ».
Ludovic Delalande
Commissaire à la Fondation Louis Vuitton
Commissaire à la Fondation Louis Vuitton
L’exposition trouvera un écho dans une exposition personnelle consacrée à l’artiste qui aura lieu au Sucquet des artistes à Cannes qui ouvrira le 21 janvier.