Dans le Traité du Tout-Monde, Édouard Glissant décrit un nouvel ordre du monde – nomade, métissé, créolisé – qui pourrait bien éclairer une situation contemporaine de l’art, imprégnée de ce nouveau Chaos-Monde prolifique et génésique, qui nous apparaît comme la source vivifiante des formes en devenir.
Cette créolisation qui imprègne l’art dépasse en intensité un simple métissage, car "elle est la mise en contact de plusieurs cultures (…) dans un endroit du monde, avec pour résultante une donnée nouvelle, totalement imprévisible par rapport à la somme ou à la simple synthèse de ces éléments. On prévoirait ce que donnera un métissage, mais non pas une créolisation." (in Traité du Tout-Monde, Édouard Glissant).
Au croisement d’identités multiples et complexes, les artistes de l’exposition Lointain-Proche témoignent – sans jamais l’illustrer – de cette force du Tout-Monde à l’œuvre dans l’art.