PARIS + PAR ART BASEL @ Grand Palais Éphémère: ROMÉO MIVEKANNIN

Grand Palais Éphémère, 2 place Joffre, 75007, Paris 19 - 23 Octobre 2022 
Grand Palais Éphémère, 2 place Joffre, 75007, Paris Stand F15

Pour la première édition de Paris + par Art Basel, la galerie Cécile Fakhoury (Abidjan, Dakar, Paris) présente une exposition personnelle de l’artiste Roméo Mivekannin.

Artiste béninois né en 1986, aujourd’hui basé en France, Roméo Mivekannin manie l’invisible et le caché. Par des moyens plastiques et conceptuels, Mivekannin cherche autant à conjurer les rapports de domination qui perdurent dans nos représentations collectives qu’à se réapproprier certaines mémoires volées.

 

Un ensemble d’œuvres fortes et inédites seront dévoilées, dans un dialogue entre une série de peintures sur toiles libres inspirées de l’iconographie européenne et une série d’œuvres céramiques convoquant les spiritualités ouest-africaines.

 

Les peintures sur toile libre sont inspirées de peintures orientalistes, courant artistique né en Europe au XIXe siècle, elles sont l’exemple des stéréotypes construit par un regard blanc et occidental, entre mépris, fantasme et fascination. Cette série s’inscrit à la suite des séries Modèle Noir et Barnum, présentées à la galerie dans les espaces d’exposition à Abidjan et Dakar. Mivekannin fait le pari de se réapproprier cette iconographie et passe d’un regard subi à un regard choisi. L’esthétique des toiles présentées dit beaucoup de l’essentialisme orientaliste, entre la gourmandise des couleurs, l’érotisme, le maniérisme des costumes et le luxe fantasmé des décors. Roméo Mivekannin reprend ces même codes en y ajoutant au cas par cas, une forme d’ironie venant en grande partie de l’inclusion de son autoportrait dans chacune des œuvres, opérant ainsi une subversion dans les rapports de force. L’Autre n’est plus seulement regardé et objectivé, il regarde à son tour le voyeur et exige ainsi par son regard un rapport d’égalité.

 

Les œuvres céramiques présentées en regard de ce corpus de peinture sont également une variation sur la culture visuelle et spirituelle ouest-africaine. Ces sculptures s’incrivent à la suite d’une certaine ligne conceptuelle et esthétique axée sur la couleur noire que Roméo Mivekannin a développé au long de ses premières série. Ces formes paradoxales, récipients fermés, menaçant et attirants, puisent autant dans les formes d’une tradition béninoise de céramique que dans les arts contemporains. Elles ouvrent le regard sur la céramique africaine en rappelant sa teneur multiple, spirituelle, mystique, mais aussi usuelle, ornementale et liée à des contextes humains, sociaux et politiques.