Sharjah Biennial 16: to carry @ Sharjah, United Arab Emirates: Marie-Claire Messouma Manlanbien

Sharjah City, Al Hamriyah, Al Dhaid, Kalba, Al Madam and other locations across the Emirate of Sharjah 6 - 9 Février 2025 
Sharjah City, Al Hamriyah, Al Dhaid, Kalba, Al Madam and other locations across the Emirate of Sharjah https://www.sharjahart.org/en/whats-on/details/sharjah-biennial-16-to-carry
porter une maison
porter une histoire
porter un métier
porter une blessure
porter la chaleur équatoriale
porter la résistance
porter une bibliothèque de documents censurés
porter la rupture
porter Te Pō [les commencements]
porter le changement
porter des chansons
continuer à porter
porter une terre
porter la langue de l’âme intérieure
porter de nouvelles formations
porter l’étreinte d’un courant de rivière
porter la sororité et la connexion communautaire
porter les rayons d’un matin sans peur
 
Le titre de la 16e Biennale de Sharjah, porter, est une proposition multivocale et ouverte. La liste sans cesse croissante de ce qu’il faut porter, et de la manière de le porter, invite à explorer les différentes formations et positions des cinq commissaires ainsi que la constellation de résonances qu’ils ont réunies.
 
Le thème de la Biennale, porter, implique de comprendre notre précarité au sein d’espaces qui ne sont pas les nôtres tout en restant réceptifs à ces lieux à travers les cultures que nous portons. Il symbolise également un pont entre les multiples temporalités des passés incarnés et des futurs imaginés, englobant des histoires intergénérationnelles et diverses formes d’héritage. Que portons-nous lorsqu’il est temps de voyager, de fuir ou d’aller de l’avant ? Quels passages formons-nous en migrant entre territoires et à travers le temps ? Que portons-nous lorsque nous restons ? Que portons-nous lorsque nous survivons ?
 
Ainsi, porter propose de considérer la Biennale comme une navigation collective, une modalité pour donner du sens et regarder—en arrière, en dedans et au-delà—plutôt que de se détourner face aux marées d’annihilation et de tyrannie. Les projets curatoriaux de la 16e Biennale de Sharjah réfléchissent à ce que signifie porter le changement et à ses possibilités technologiques, sociétales, animistes ou rituelles. À l’image des doulas communautaires qui tiennent un espace pour les autres durant des moments de transition, les projets forment ensemble un seuil pour des expériences et des collaborations. Ils permettent de composer des récits divergents, de comprendre les échecs et les moments sombres, tout en laissant place à la tendresse et à la colère.
 
En tant que porteurs de processus et d’offrandes diverses, les commissaires ont cultivé leurs projets ensemble et séparément, laissant place à l’écoute, au soutien mutuel et au partage des ressources. Des méthodologies curatoriales variées—résidences, ateliers, productions collectives, écriture, expériences sonores et publications élargies—sont constamment présentes dans le milieu de la Biennale, favorisant des conversations critiques. Parfois, les projets de différents commissaires se rejoignent dans un même lieu pour former une polyphonie sauvage ; à d’autres moments, ils occupent un espace entier pour raconter une histoire. Ensemble, ils constituent une collection en évolution de récits racontés depuis des perspectives, des géographies et des langues multiples.
 
Curatée par Alia Swastika, Amal Khalaf, Megan Tamati-Quennell, Natasha Ginwala et Zeynep Öz, la 16e Biennale de Sharjah présente les œuvres de plus de 140 participants, dont plus de 80 nouvelles commandes, qui seront exposées à travers l’Émirat de Sharjah.