Les Fantômes de l’Afrique (Siriel Rellik): Vincent Michéa & Sadikou Oukpedjo

3 Mai - 29 Juin 2018 DAKAR

La Galerie Cécile Fakhoury est heureuse de présenter Les Fantômes de l’Afrique (Siriel Rellik), une collaboration des artistes Vincent Michéa et Sadikou Oukpedjo dans son nouvel espace du plateau dakarois du 3 mai au 29 juin 2018.

 

Des sculptures aux formes mi-humaines mi-animales prennent possession de la galerie et font résonner ses murs immaculés d’une histoire passée et contemporaine. La figure tutélaire bien qu’ici ambiguë de Michel Leiris (« Siriel Rellik » lu à l’envers donne « Killer Leiris ») est sommée de prendre part, sur fond de polémique quant à la restitution d’oeuvres pillées par la France en Afrique pendant la période coloniale. Ce travail collaboratif se déploie ainsi comme un répertoire de gestes précis, tantôt harmonieux tantôt dissidents, utilisant la matière comme terrain d’expérimentation.

 

Taillées dans la masse, les sculptures à l’esthétique primitive de Sadikou Oukpedjo révèlent le geste explosif de l’artiste, une énergie maîtrisée, créatrice de formes esthétiques puissantes. Dans une posture radicale, ces sculptures se parent alors des socles métalliques aux points de fuites acérés de Vincent Michéa. À la fois ornements et béquilles imposées, les tiges de métal transpercent sans compromis leur chaire comprimée. S’ouvre alors un va-et-vient de matière. La rouille contraste avec les traces d’or que l’on perçoit sur ces silhouettes anthropomorphes, traces fragmentaires d’une grandeur passée ; ou peut-être la redécouverte à venir d’un trésor oublié, enfoui dans les fibres ancestrales du bois.

 

Aux murs, l’inspiration mutuelle se prolonge, des peintures communes, écriture-réécriture et cadavre exquis d’encre, de papier et de couleurs s’imposent comme liant de ce récit collectif. Les photos-montage de Vincent Michéa amènent un geste minutieux, avec dextérité il détoure et manipule les sculptures de Sadikou Oukpedjo imprimées sur papier glacé pour les faire exister dans un monde ou l’histoire est sans cesse réécrite.