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Dans un espace transformé, visant à troubler les repères spatiaux du visiteur, Serigne Ibrahima Dieye propose une série de peintures, d’œuvres sur papier ainsi qu’une installation immersive, dans le prolongement de ses réflexions sur le paysage politique et social de nos sociétés contemporaines.
Pour pénétrer dans la Galerie, il nous faut traverser un long couloir sombre, au plafond bas et couvert de pistolets noirs. Les mains qui les actionnent sont invisibles, mais les victimes sont bien présentes, leurs noms écrits en lettres de sang : Mouhamed, Fatou, Delphine, Hans, Joseph... L'expérience immersive de ce passage obligé vers un destin que l'on devine fatal, est redoublée par la diffusion d'un texte écrit par Sylvain Sankalé et lu par Serigne Ibrahima Dieye.
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À la sortie du couloir, l’installation se prolonge comme une mise en garde : des têtes suspendues se sont délestées de leurs attributs religieux tombés en vrac au sol. Simulacres de pendaison, nous sommes tous identiques dans la mort qui nous rattrapera sans distinction, plus vite peut- être si vous choisissez dans ce monde la dissidence.
Habitant l'espace de leurs âmes intranquilles, ces silhouettes nous interrogent : que reste-t-il après la mort ?
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Serigne Ibrahima Dieye
Sacrifice #2, 2020 Technique mixte sur papier
Mixed media on paper
150 x 100 cm -
Serigne Ibrahima Dieye
Sacrifice #1, 2019 Technique mixte sur papier
Mixed media on paper
150 x 100 cm -
Serigne Ibrahima Dieye
Sacrifice #3, 2019 Technique mixte sur papier
Mixed media on paper
150 x 100 cm -
Serigne Ibrahima Dieye
Sacrifice #4, 2020 Technique mixte sur papier
Mixed media on paper
150 x 100 cm -
Serigne Ibrahima Dieye
Rancœur #3, 2020 Technique mixte sur toile
Mixed media on paper
150 x 100 cm
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Souvent, l’artiste a recours à la figure animale pour mieux dire l’humain et ses torts comme dans les fables, cette forme de récit millénaire aux géographies multiples, de la Perse ancienne à la Méditerranée moyenne-âgeuse, de La Fontaine à Birago Diop.
Les personnages des peintures et des installations de Serigne Ibrahima Dieye sont des idées auxquelles l’artiste a donné corps et matière. Ce sont des allégories visuelles de maux qui déchirent les sociétés contemporaines, mais pas seulement : une fois sur la toile, sur le papier, ou incarnées dans le bois, ces idées prennent leur autonomie et deviennent les protagonistes d’un récit dramatique dont la responsabilité de l’interprétation revient aux spectateurs.
Ici, il ne faut pas espérer entrer dans une bulle pacifiée par l’art et le beau, ni trouver une solution. À chaque œuvre, Serigne Ibrahima Dieye convoque le chaos du monde comme matière de création et choisit de nous en narrer les fables les plus sombres. Paraboles d’un règne sauvage est un conte plastique dystopique.
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En tant qu’artiste plasticien, Serigne Ibrahima Dieye considère que son rôle est engagé. Il s’agit pour l’artiste de donner à voir ce que l’on ne voit pas ; de faire entendre ce qui se murmure tout bas. Faire apparaître les formes ; matérialiser par l’art les idées comme un ensemble de zones grises - souvent obscures - que l’on placerait dans la lumière pour mieux les observer et mieux les décomposer.
Dans les œuvres de cette exposition, Serigne Ibrahima Dieye révèle l'inexorabilité d'une répétition, celle de la violence, et la transmission silencieuse des traumatismes.
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Available Works
Serigne Ibrahima Dieye, 2020-
Serigne Ibrahima Dieye, Les plumes de la fortune #1, 2020
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Serigne Ibrahima Dieye, Les plumes de la fortune #2, 2020
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Serigne Ibrahima Dieye, Les plumes de la fortune #3, 2020
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In situ / Paraboles d'un règne sauvage, Serigne Ibrahima Dieye - Abidjan: Abidjan, Côte d'Ivoire
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