Souleymane Keïta, Signes - Paris : Online viewing room

14 Décembre 2023 - 27 Février 2024

GALERIE CECILE FAKHOURY

Abidjan - Dakar - Paris

SIGNES

SOULEYMANE KEÏTA

14 décembre 2023 - 27 janvier 2024
La Galerie Cécile Fakhoury est très heureuse de présenter la première exposition personnelle de Souleymane Keïta en France.

La représentation du travail de Souleymane Keïta est réalisée en collaboration étroite avec la famille de l’artiste, afin de valoriser au mieux cet héritage inestimable. Cette exposition marque un tournant dans l’histoire de la galerie qui étend ici son champ d’action à l’art moderne ouest-africain dont l’histoire et les apports esthétiques restent encore sous-évalués et peu représentés.
Souleymane Keïta New York, dec. 1980 © Chester Higgins

Souleymane Keïta (1947 - 2014) est un artiste sénégalais qui a parcouru la deuxième moitié du XXe siècle, entre art moderne et art contemporain. Figure tutélaire de l’art sénégalais de cette époque, il est d’abord identifié à la première génération de l’Ecole de Dakar, avant de s’éloigner dès 1975 des courants artistiques de son temps, traçant en écho une trajectoire singulière, mue par ses voyages (Mali, New York) ; ses origines mandingues ; son lieu à soi, l’île de Gorée ; et une quête d’osmose avec la nature et l’univers.
"Chemise du Chasseur", 1993

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"Scarifications", 2001
« J’écoute, regarde, danse, plonge, vole. Peindre est un état d’âme, une balade dans les grands fonds bleus couleur pastel »

Souleymane Keïta
Céramiques Almadies, 1987 © Michael Kelly
"Études de la Chemise", série Chemise du Chasseur, 1999

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Keïta peint la présence, la lumière, le poids des choses, « les messages de l’espace, des fonds sous-marins, des plantes et de la musique » ; semblant ainsi atteindre par la peinture le mystère des lois physiques de la nature. Dans des séries comme Scarification ou Chemise du chasseur, Keïta semble se faire l’héritier et le gardien d’une tradition mandingue, évoquant le rituel de scarification de la peau par le fil cousu, ou encore le vêtement traditionnel du chasseur mandingue du nord du Mali par la trame graphique et l’ajout de petits objets rappelant des amulettes, vêtement qui fonctionne alors comme une allégorie dont l’essence symbolique seule semble être conservée.
- "Série Criquet", 2003
- "Criquet" , 2004
"Gorée", circa 1995

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L’œuvre de Souleymane Keïta est énigmatique et pleine de signes. Essentiellement abstraite, elle joue pourtant des possibilités offertes par la figuration pour s’inscrire dans un univers sensible. La palette de Keïta ne semble se confronter à l’obscurité que pour mieux laisser percer la lumière, qui évoque les reflets puissants du soleil qui luit au fond de l’eau ou l’éclat des astres dans un ciel nocturne. Son œuvre semble à certains égards relever du mystique, c’est-à-dire d’une force supérieure, qu’on ne peut qu’approcher, jamais traduire ou expliquer, seulement faire éprouver. Les œuvres de Keïta vont d’ailleurs au-delà de la peinture, la plupart étant composées d’éléments matériels comme des clés, du bois, du sable, des coquillages, des pierres, mais surtout du fil et du tissu cousus directement sur la toile – qu’on retrouve dans presque toutes ses œuvres à partir des années 1990.
« Ces tableaux ne sont pas […] abstraits. Ce sont plutôt des gros plans sur la nature – feuillages, détails de fleurs –, ainsi que des paysages.»

SOULEYMANE KEÏTA
"Une vaste série de tableaux intitulée Voyage au Mali, exécutée au cours de ces cinq années passées aux États-Unis (1980-1985), revisite le voyage de Keïta à Bamako à un moment de l’année 1974 où, selon le critique d’art Yacouba Konaté : « Une terrible sécheresse venait de frapper le Mali et les étendues de sable scintillaient de mirages formant des strates sédimentaires de jaune, d’orange, de rouge, de violet, de bleu et de noir». La série Voyage au Mali comprend des peintures à l’huile sur toile ainsi que des gravures en couleurs sur papier réalisées dans l’atelier de gravure de Robert Blackburn. Ces œuvres sont essentiellement constituées de bandes de couleurs horizontales, sinueuses ou rectilignes, qui se fondent souvent les unes dans les autres et évoquent de manière vague et rudimentaire les paysages du Sahel composés d’une bande de sable, d’une ligne d’horizon et d’une étendue de ciel. Qu’il s’agisse d’un voyage vers le Mali (depuis le Sénégal) ou d’un voyage à travers le Mali (le titre faisant référence à l’intégralité du séjour que Keïta a effectué au Mali), cette série donne l’impression d’un mouvement vers l’avant, vers un horizon qui ne cesse de se dérober."

Joshua I. Cohen, " L'esthétique triangulaire de Souleymane Keita", Souleymane Keïta, Editions Cecile Fakhoury, printemps 2024
Studio, Dakar, c. 2010 © Jean-Claude Thoret
"Sans titre", 2009

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Keïta explore bien d’autres techniques que celles de la peinture, réalisant notamment de nombreuses gravures et encres sur papier, ainsi que des céramique et des tapisseries.

La pluralité des œuvres de Souleymane Keïta ont en commun l’évidence du geste artistique qui les a fait naître et la puissance infinie des mondes qu’on peut y lire, à la manière de l’univers, de la nature, dont Keïta semble au fil de ses œuvres, dans un mélange de sagesse et de fougue, avoir percé le mystère. Artiste prolifique du temps de son vivant, Souleymane Keïta a notamment exposé au Sénégal, au Mali, en France, aux États-Unis ou au Canada. Ses œuvres ont été acquises par des collections privées et publiques à l’international.
Souleymane Keita, "Signes", 2023, installation view, Courtesy Galerie Cécile Fakhoury, Paris
Les œuvres présentées à l’occasion de cette première exposition ont été réalisées entre 1994 et 2005.

Souleymane Keïta travaillant essentiellement de manière sérielle, les séries majeures de l’artiste sont ici représentées, commE Chemise du chasseur, Scarifications, Criquet, Gorée ou Synthèse.

Il est néanmoins marquant de voir à quel point toutes les toiles de Keïta dialoguent entre elles, certains signes, certaines techniques ou nuances créant ainsi des ponts entre les œuvres et les différentes périodes de l’artiste.
Cette première exposition personnelle de Souleymane Keïta est une invitation à se plonger dans son univers, à s’initier aux symboles de la culture mandingue, à se laisser toucher par les associations magistrales de forme, de couleurs et de matières qui font de son œuvre un art singulier et puissant.
"Chemise du Chasseur", 1997
Publication à venir

Editions Cécile Fakhoury, mai 2024

En écho à la première exposition personnelle de Souleymane Keïta à Paris, la galerie Cécile Fakhoury est heureuse présenter une publication d’une ampleur inédite, qui, sans prétendre à l’exhausitivité, propose une introduction approfondie à l’œuvre de Keïta, en la replaçant dans son contexte historique et en ouvrant la voie vers une analyse esthétique et critique de son œuvre. Cette publication entend participer à la redécouverte de la vie et de l’art de Souleymane Keïta, et s’inscrit plus largement dans la volonté de participer au rééquilibre de la production de connaissances, de critiques et d’archives futures sur les artistes modernes et contemporains d’Afrique de l’Ouest.

Ouvrage bilingue français, anglais

env. 170 pages env.

150 reproductions d’œuvres

Auteurs : Joshua Cohen, Maureen Murphy, Sylvain Sankalé, Saran Keïta, Magali Ohouens, Delphine Lopez, Suzanne Vogel Tolstoï
Contact

Jeremy Dessaint

jeremy@cecilefakhoury.com

+33 6 52 04 61 84