Territoires de pouvoir: Dalila Dalléas Bouzar - PARIS

8 Septembre - 8 Octobre 2022 Paris

« C’est le feu d’un volcan qui doit absolument se faire jour, parce qu’il est dans son organisation une nécessité absolue de briller, d’éclairer, d’étonner le monde ».

Théodore Géricault

 

Les corps peints de Dalila Dalléas Bouzar sont porteurs de mémoire. La toile écrue est une première peau qui permet d’atteindre d’autres dimensions mémorielles. 

 

L’exposition présentée à la Galerie Cécile Fakhoury déroule une compilation de mémoires puisées, lointaines et malaxées où les chairs prédominent. Ici, des portraits solitaires, là, d’imposantes fresques. Dans chaque image, un feu sacré crépite. Des nuées de couleurs ou prismes chromatiques cristallisent l’étrange : un langage symbolique apparaît. Quels sont les reflets qui émanent du cristal ? Quelles sonorités enfouies résonnent en ce coquillage tigré ? Que signifient ces visages peints, barrés par les couleurs vives ?

 

L’artiste opère une mise en abyme : comme dans ses performances où elle arbore une position combative, la peinture devient une seconde peau et catalyse la lutte. Les drapés et les tentacules entourent des corps majestueux. Ils irradient d’une puissante énergie, comme dans les broderies de la série Coeur pur, où le fil doré enlace un velours noir qui accueille des êtres victorieux, forces surnaturelles chevauchant une licorne entourée d’arcs-en-ciel. Les peintures révèlent une gestuelle commune ; tour à tour, leurs personnages nous défient, nous dévisagent ou nous fixent intensément. Devant un paysage vallonné, une petite fille masquée s’avance vers nous, ses doigts enserrent une épée. Les corps sont dressés, physiques. En filigrane, le mouvement de la peintre s’empare de la toile.

 

Élise Girardot

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