La Galerie Cécile Fakhoury – Paris a le plaisir de dévoiler une exposition collective rassemblant les œuvres récentes de Assoukrou Aké, Jess Atieno, Dalila Dalléas Bouzar, Elladj Lincy Deloumeaux, François-Xavier Gbré, Marie-Claire Messouma Manlanbien et Roméo Mivekannin.
Dans l’exposition « Apparitions », les artistes de la galerie ouvrent une fenêtre vers des espaces intérieurs. Les figures étranges émergeant de leurs oeuvres et de leurs esprits cherchent à transformer le visiteur, à l’entrainer en profondeur, à changer leur regard et leur lecture du monde. Tour à tour les œuvres évoquent l’apparition et l’émergence des sentiments, des corps et de la spiritualité.
Assoukrou Aké (1995, Bonoua, Côte d’Ivoire) est un artiste pluridisciplinaire, qui explore librement différentes formes plastiques allant de l’installation à la sculpture, en passant par la gravure et les œuvres textiles, pour élaborer ce qu’il nomme ‘un récit de guérison’. Son travail porte les traces de l’histoire sociale, médicale et politique de l’Afrique ainsi que de son histoire personnelle, faite de dualités culturelles, de silences et de paroles révélées. L’artiste parvient à mêler drame, humour et poésie dans des œuvres sensibles qui s’articulent autour de la pratique du contre-geste et de la recherche de l’envers.
Jess Atieno (1991, Nairobi, Kenya) Depuis plusieurs années, l’artiste explore à travers ses œuvres les notions de lieu, et de « chez soi » (« at home » en anglais), ces espaces physiques et psychiques que l’on conçoit comme faisant partie de notre identité. Les images d’archives d’époque, cartes postales, documents, et cartes géographiques qui apparaissent parfois en filigrane dans les œuvres mettent alors en lumière les procédés complexes de dépossession – des identités, des terres mais aussi des images – opérés pendant l’époque coloniale.
Dalila Dalléas Bouzar (1974,Oran, Algérie) questionne le statut du peintre, de l’histoire de l’art et de la représentation comme outil de pouvoir. Elle tire de sa double culture d’autres rapports à l’image, à l’objet et au sacré, attentive aux dissonances culturelles qu’elle crée comme à l’hégémonie des représentations occidentales dans l’histoire de l’art. Elle puise dans la mémoire algérienne les formes d’une histoire de la violence à laquelle son œuvre vient répondre.
Elladj Lincy Deloumeaux (1995, Les Abymes, Guadeloupe) nous plonge dans un récit pictural où s’entremêlent à l’envie les anecdotes d’une histoire personnelle et les chroniques d’un monde pluriel. Ses personnages, représentés dans un moment de pause et d’introspection, nous emmènent dans un espace intime et souvent nostalgique. Lors de ses voyages, l’expérience disruptive d’une nouvelle langue au quotidien, d’un lieu inconnu pourtant familier, les heures longues du voyage ouvrent pour un espace où l’identité est libre de se réinventer sous d’autres formes et selon ses propres termes.
François-Xavier Gbré (1978, Lille, France) convoque le langage de l’architecture et du paysage comme témoin de mémoire et des changements sociaux. Nourrie par le déplacement, l’enquête du photographe-marcheur crée notamment la rencontre avec une nature hybride en mutation, dans des territoires marqués par l’histoire et par l’actualité. Ses photographies révèlent toujours un passage, une trace, un objet inattendu contenu dans des compositions structurées.
Marie-Claire Messouma Manlanbien (1990, Paris, France) créatrice de formes nouvelles, exploratrice de matières et de signes, se définit elle-même comme une guérisseuse et une conteuse de poèmes. A la manière de labyrinthes ou de rébus, ses œuvres composent des topographies nouvelles, autour des thèmes de la féminité, de l’identité, du corps, au carrefour de son héritage caribbéen et ouest-africain.
Roméo Mivekannin (1986, Bouaké, Côte d’Ivoire) au croisement de la tradition héritée et du monde contemporain, il intègre ses créations au sein d’une temporalité ancestrale, fabriquant ses propres rituels, en écho à la cosmologie vaudou, très présente au Bénin. Entre peinture, sculpture et installation, son univers est pluridisciplinaire et ambitieux. L’artiste joue avec les matières et cherche à bousculer les frontières établies entre les disciplines, afin d’opérer tant formellement que symboliquement un acte d’effraction qui lui est propre.